La viticulture bourguignonne se porte globalement bien.

Les prix du vin permettent aux vignerons de vivre de leur travail, la qualité progresse.
« La Côte » apporte à toute l’économie locale une activité importante.

Il faut cependant anticiper sur les problèmes à gérer ...

Les accidents climatiques.

Les assurances existantes ne répondent pas à tous les besoins. Le risque de baisse des revenus fait partie de toute activité agricole. Il est cependant important de faire évoluer les outils pour que les accidents climatiques ne mettent pas en péril la survie des exploitations. L’action des responsables professionnels nationaux suite au gel et à la grêle est intéressante, avec le projet de mise en place d’un système assuranciel plus incitatif.

La maîtrise du foncier.

Même si le contexte bourguignon fait qu’on ne peut pas appliquer directement le slogan « la terre appartient à ceux qui la travaillent », il faut que la maîtrise du foncier soit dans les mains des acteurs locaux qui en vivent directement.

La concentration des richesses pénalise aujourd'hui les viticulteurs de Bourgogne et d'ailleurs qui n'ont pas les moyens de "suivre" face à des acheteurs qui ne se préoccupent pas de la rentabilité. L'achat de vignes est devenu une spéculation qui fausse l'économie, qui empêche la bonne marche de l'économie locale. La pérennité des exploitations viticoles est mise en danger par ces acheteurs pour qui un achat de vigne n'est rien de plus qu'un placement de prestige.

La biodiversité.

Nous nous apercevons aujourd’hui que le clonage a ses limites : les vignes constituées uniquement de clones meurent prématurément et les levures cultivées ne permettent pas nécessairement l’expression du terroir si cher à notre région. On constate que d’une part la sélection massale est à privilégier pour la bonne santé des vignes, d’autre part que les levures indigènes sont nécessaires pour le renouvellement des souches.  Il convient donc d’accompagner les démarches visant à s’affranchir de cette dépendance vis-à-vis de ces outils et de privilégier les recherches par le biais des organismes de recherche public dans ce sens (BIVB, INRA, IFV, IUVV, Lycée Viticole de Beaune ...).

Les intrants.

Si beaucoup ont déjà laissé de côté les molécules de synthèse les plus toxiques (insecticides et anti-pourriture), ce n’est pas encore le cas de tous. Or la viticulture ne peut pas vivre en vase clos. Elle a besoin du soutien de la population locale, qui est un agent commercial irremplaçable. Elle a besoin des consommateurs qui se préoccupent de plus en plus des traces de pesticides dans les vins et ailleurs.

Le bio n’est pas nécessairement la panacée s’il n’est pas appliqué avec raison : il faut aussi pouvoir limiter les quantités de cuivre dans les sols. Les méthodes culturales et les produits de traitements qui permettront de s’affranchir totalement ou en partie des molécules de synthèse ne se mettront pas en place sans une volonté conjointe éclairée des producteurs et des consommateurs.

 

Pour tous les sujets concernant les évolutions des pratiques culturales et œnologique, il est important de coordonner les efforts de l’Inra, du BIVB et plus généralement de toutes les instances qui peuvent accompagner et anticiper sur les évolutions des vignes, des vins et des consommateurs.

Les outils, la science et les mentalités évoluent. C’est par des actions collectives au niveau des syndicats d’appellation, de l’interprofession et des organismes de recherche que la vitiviniculture pourra anticiper sur les évolutions en cours et à venir. C’est dans le cadre d’actions initiées localement que l’État et les collectivités locales pourront apporter leur concours avec les moyens qui sont les leurs (organismes de recherche, coordination avec les autres régions viticoles, actions commerciales à l’étranger ...).